aculéates

Mimétisme mullérien entre abeilles et guêpes : synthèse des connaissances actuelles et futurs axes de recherche

Un étude dans Biological Reviews dirigée par des chercheurs de l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, de L’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité et du Centre d’Écologie et des Sciences de la Conservation fait la synthèse des connaissances publiées sur le mimétisme mullérien au sein guêpes aculéates et abeilles. Elle met en avant que les aculéates pourraient être l’un des groupes d’organismes mimétiques les plus diversifiés et que la diversité de leurs interactions mimétiques est actuellement sous-explorée.


De nombreuses aculéates, abeilles et guêpes à aiguillons, présentent des motifs de couleur frappants ou une coloration remarquable, comme des rayures noires et jaunes. Une telle coloration est souvent interprétée comme un signal aposématique, c’est à dire, qui averti clairement d’un système de défense : ici, la piqûre venimeuse. L’aposématisme peut conduire au mimétisme mullérien : l’imitation des signaux d’avertissement entre différentes espèces sous la pression de prédateurs communs.

Le mimétisme mullérien a été largement étudié, notamment sur les papillons néotropicaux et les grenouilles venimeuses. Cependant, une bonne partie des milliers d’espèces d’aculéates présentent des signaux colorés et sont sous-représentés dans les études de mimétisme mullérien.

Cette revue de la littérature montre qu’il y a près d’une centaine de cercles de mimétismes de ces insectes décrits à travers le monde, impliquant 19 familles de guêpes et d’abeilles. Plus important encore, elle met en lumière des manques dans nos connaissances de ce mimétisme et fait émerger des questions originales au modèle aculéate tels que le dimorphisme de défense ou la socialité.

Réseau des interactions mimétiques entre familles de guêpes et d’abeilles. La taille des points est proportionnelle au nombre d’espèces impliquées dans ces relations mimétiques, la taille des flèches est proportionnelle au nombre d’interactions. ©Wiley Online Library
Réseau des interactions mimétiques entre familles de guêpes et d’abeilles. La taille des points est proportionnelle au nombre d’espèces impliquées dans ces relations mimétiques, la taille des flèches est proportionnelle au nombre d’interactions. ©Wiley Online Library

Cette synthèse montre que ces insectes pourraient être l’un des groupes d’organismes mimétiques les plus diversifiés, et qu’il est sous-étudié. Dans le contexte du déclin des pollinisateurs, ce mimétisme pourrait être un élément important à intégrer dans les démarches de conservation.


Réference

Chatelain, P., Elias, M., Fontaine, C., Villemant, C., Dajoz, I. and Perrard, A. (2023), Müllerian mimicry among bees and wasps: a review of current knowledge and future avenues of research. Biol Rev. https://doi.org/10.1111/brv.12955

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