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Le Monde – “Comment les chercheurs réduisent leur empreinte carbone”

Plus d’une vingtaine de laboratoires français ont entamé une démarche de diminution de leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils viennent de dresser un premier bilan de cette initiative.

Par David Larousserie


Après la prise de conscience, place à l’action. Plus d’une vingtaine de laboratoires de recherche français ont entamé depuis l’an dernier une démarche de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre avec pour objectif de les baisser de 50 % d’ici à 2030 (par rapport à 2019). Soit la même ambition que celle de l’accord de Paris de 2015 pour maintenir la hausse des températures du globe à 1,5 °C par rapport au début de l’ère préindustrielle.

Et dès début 2023, de nouvelles entités pourraient rejoindre ce peloton pilote. 

« Ce réseau sera assez unique à l’échelle mondiale »

rappelle Tamara Ben Ari, chercheuse de l’Inrae dans l’équipe EMS du département DCFE, à l’Institut d’écologie et des sciences de l’environnement de Paris, cofondatrice du collectif de personnel de la recherche, Labos 1point5, à l’origine de ce mouvement.

Née en mars 2019, l’initiative veut 

« emmener l’ensemble de la communauté de recherche française dans une démarche de transformation axée sur la réduction de son empreinte environnementale ». « A l’origine, il y avait la volonté de transposer une prise de conscience individuelle et dans la vie privée vers le laboratoire et la vie professionnelle »

rappelle Sophie Schbath, directrice du laboratoire Mathématiques et informatique appliquées du génome à l’environnement (Maiage, 70 personnes environ), à l’initiative de l’engagement de son labo dans l’expérience. 

« Si nous, chercheurs, n’arrivons pas à réduire notre empreinte, ce sera plus dur de convaincre la société qu’on peut le faire »

complète Thierry Pellarin, directeur adjoint de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE), qui compte environ 250 personnes et participe aussi au projet.

« Mobiliser pour agir »

Tous ces pionniers sont passés par les mêmes phases, accompagnées par le collectif Labos 1point5. D’abord, le diagnostic, en réalisant un bilan de gaz à effet de serre, grâce au logiciel du collectif mis à disposition dès octobre 2020. 

« Plutôt qu’externaliser cette phase, nous avons mis au point un outil gratuit et open source, afin de pouvoir mieux comparer les laboratoires. C’est aussi essentiel pour la pédagogie, car ça force à se poser plein de questions, ça fait discuter dans les labos et ça joue un rôle important de mobilisation »

explique Audrey Sabbagh, à l’Université Paris Cité, coresponsable de l’expérimentation. 

« Ce n’est pas une mesure pour la mesure, mais aussi une mobilisation en vue d’agir pour réduire les émissions »

ajoute Olivier Ragueneau, du Laboratoire des sciences de l’environnement marin à Brest, autre coresponsable de l’expérimentation.

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