Thomas Tully, Professeur de Sorbonne Université, a participé aux prélèvements de collemboles de l’espèce Folsomia candida à l’occasion de la réouverture de la grotte de Lascaux après 6 mois de confinement total. Ces collemboles sont retrouvés sur des taches noires qui tapissent de façon éparse certaines zones de la grotte. Ces dernières sont dues aux déjections d’un champignon propre à la grotte, décrit scientifiquement en 2012 sous le nom d’Ochroconis lascauxensis.
Le prélèvement de ces collemboles permettra certainement de comprendre leur rôle dans la dispersion de ces taches.
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Par Pedro Lima
Publié le 08 septembre 2020 à 02h51, mis à jour à 10h32
La grotte de Lascaux, somptueusement ornée il y a 21 000 ans de centaines de peintures polychromes, a été mise en confinement. Sous étroite surveillance, elle a retrouvé un équilibre longtemps menacé par les activités humaines, et livre de nouveaux secrets.
Il est 11 heures du matin, ce 24 août ensoleillé, sur la colline de Lascaux, quand Sandrine Géraud et Jean-Christophe Portais, chargés de la surveillance de la célèbre grotte ornée, ouvrent la lourde porte en bronze qui en protège hermétiquement l’entrée.
Une fois équipés, dans un premier sas, des combinaisons, masques, chaussons et charlottes évitant l’introduction de micro-organismes sous terre, ils descendent l’escalier longeant l’ancienne machine de régulation climatique, aujourd’hui débranchée, et pénètrent, après un second sas, dans la salle des Taureaux, premier espace orné de la grotte. L’air est frais (13 °C) et humide, le silence et l’obscurité sont complets.
Nul n’est entré ici depuis près de six mois, le 10 mars. Presque une éternité pour Lascaux, puisque deux visites mensuelles de surveillance ou d’étude s’y déroulent en moyenne en temps normal : « A la suite du télétravail imposé mi-mars à tous nos agents et la mise au repos total de la grotte qui s’en est suivie, les valeurs enregistrées par la centaine de capteurs de température, humidité et CO2 se sont montrées très stables. En particulier, le différentiel de température entre l’air et la paroi s’est fixé à un ou deux centièmes de degré Celsius seulement, signe d’un très bon équilibre climatique, explique Muriel Mauriac, de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Nouvelle-Aquitaine, conservatrice du site depuis 2009. Une fois passé le confinement des agents, nous avons donc décidé de prolonger celui de Lascaux jusqu’à la fin de l’été, d’où une certaine appréhension, le 24 août. »