Le 14 mars 2022 à Abou Dabi, Emmanuelle Jacquin-Joly, chercheuse à INRAE, a reçu un prix du Khalifa International Award For Date Palm And Agricultural Innovation. Ce prix récompense ses recherches collaboratives sur l’identification d’un récepteur olfactif du charançon rouge du palmier. Ce travail ouvre la voie au développement, avec l’ensemble de ses collègues anglais, italiens, français et saoudiens, d’un « nez artificiel bioinspiré » qui permettra la détection précoce de la présence de ce ravageur des palmiers.
C’est au cours de la 7ème conférence internationale sur le palmier dattier à Abou Dabi, qu’Emmanuelle Jacquin-Joly, chercheuse INRAE à l’Institut d’Ecologie et des Sciences de l’Environnement de Paris (iEES Paris), a été récompensée pour son travail sur le charançon rouge du palmier (Rhynchophorus ferrugineus), principal ravageur des palmiers. Ce prix individuel international remis par le Khalifa International Award For Date Palm And Agricultural Innovation dans la catégorie « Figure influente dans le domaine du palmier dattier et de l’innovation agricole » est décerné chaque année à des personnes dans les domaines de la science, de l’industrie, de l’administration ou des ONG qui ont un impact significatif sur le palmier dattier et/ou le secteur agricole de la région grâce à une innovation majeure.
Emmanuelle Jacquin-Joly reçoit ce prix pour ses recherches collaboratives sur l’identification d’un récepteur olfactif du charançon rouge du palmier impliqué dans la détection et la reconnaissance de sa phéromone d’agrégation. Ce récepteur permet de développer aujourd’hui un biocapteur, ou « nez artificiel bioinspiré », qui permettrait d’indiquer très précocement la présence du ravageur. Ce « nez artificiel » détecte les phéromones d’agrégation émises par le charançon lors de son arrivée sur les palmiers. « Ils produisent cette phéromone pour se retrouver sur le palmier afin de s’y nourrir, se reproduire et pondre » précise la chercheuse d’INRAE. Le travail d’Emmanuelle Jacquin-Joly et son équipe s’est focalisé sur l’identification et la caractérisation du bon récepteur à intégrer dans le « nez artificiel ».
C’est dans le cadre d’un consortium international avec l’Angleterre, l’Arabie Saoudite, l’Italie et la France, et soutenues par un financement du KAUST (King Abdullah University for Science an Technology, Arabie Saoudite) et de l’Investissement d’Avenir « Protéger et cultiver autrement » (projet Pherosensor, France), que ces recherches ont pu aboutir. C’est d’ailleurs, pour elle, « un prix certes individuel mais qui reconnaît tout le travail du consortium ». Les premiers tests du « nez artificiel », menés d’abord en laboratoire puis sur le terrain en Arabie Saoudite, sont prometteurs. Il sera un outil précieux d’aide à la décision pour lutter contre ce fléau majeur qu’est le charançon rouge pour les palmiers dans de nombreux pays, dont la France.