Soutenance de thèse d’Arthur FAUVIAU
« Abeilles sauvages et pollinisation en milieux urbanisés : approches expérimentales et méta-analytiques à grande échelle »
Arthur FAUVIAU, doctorant ITE Sorbonne Université,
Équipe EERI du Département DCFE
Vous convie à la soutenance de sa thèse :
« Abeilles sauvages et pollinisation en milieux urbanisés : approches expérimentales et méta-analytiques à grande échelle »
Le jury sera composé de :
- Emmanuelle BAUDRY – Professeure Université Paris Sud
- Bertrand SCHATZ – Directeur de Recherche Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive, UMR CNRS 5175
- Nicolas DEGUINES – Maître de conférences Université de Poitiers
- Emmanuelle PORCHER – Professeure MNHN
- Colin FONTAINE – Chargé de Recherche MNHN
- Isabelle DAJOZ – Professeure Université Paris Cité
- Mickaël HENRY – Directeur de Recherche INRAE
- Yvan KRAEPIEL – Maître de conférences Sorbonne Université
La soutenance aura lieu le 13/11/2023 à 14h00
Salle de l’UFR TEB, 45-56 2e étage, et sur Zoom :
https://u-paris.zoom.us/j/82073972980?pwd=QUpUK294cmNhUjY1b1NwR0Vvb2cvdz09
Résumé : Aujourd’hui, la biodiversité est menacée, et les pollinisateurs ne font pas exception. Les changements d’utilisation des terres font partie des principales causes du déclin des pollinisateurs, en particulier à cause de l’urbanisation croissante. Il est donc très important de comprendre l’effet de l’urbanisation sur les insectes pollinisateurs et la fonction de pollinisation. Cependant, la majorité des études sur la pollinisation en milieux urbains sont focalisées sur une ou quelques villes, ce qui empêche d’avoir une vision globale des processus en jeu. Au cours de cette thèse, nous avons étudié, à l’échelle de l’ouest de l’Europe, la relation entre l’urbanisation et les communautés d’abeilles sauvages, ainsi que l’état de la fonction de pollinisation en ville. Nous avons constaté que la diversité taxonomique et fonctionnelle des communautés d’abeilles sauvages était affectée négativement par l’urbanisation. En effet, nous avons mis en évidence une réduction de la richesse spécifique et un filtre urbain des traits fonctionnels chez les abeilles sauvages, notamment en ce qui concerne le comportement de nidification et la spécialisation alimentaire. Nous avons également constaté que la richesse spécifique des abeilles sauvages dans les villes peut être élevée, mais qu’elle est très variable d’une ville à l’autre. Nous avons montré que cette variation était largement influencée par la taille de la ville mais pas par celle des espaces verts urbains. Nous avons également mis en évidence que les villes ne semblent pas être des refuges pour les espèces à statut de conservation. Enfin, nous avons analysé l’état de la fonction de pollinisation dans 16 villes ouest-Européennes, via une espèce pollinomètre (Sinapis alba). Cette fonction elle était assurée tout au long de la saison, avec un pic début juin. Les syrphes et les petites abeilles sauvages étaient les principaux pollinisateurs de Sinapis alba, les petites abeilles sauvages ayant de plus un effet direct sur le succès reproducteur des plantes. La fragmentation de l’habitat urbain impactait négativement le taux de visite des petites abeilles sauvages et le succès reproducteur des plantes pollinomètres était directement relié au nombre de morphogroupes de pollinisateurs venant les visiter. L’ensemble de ces résultats fournit une vision générale des liens entre pollinisateurs, pollinisation et urbanisation. Ainsi, les villes hébergent une diversité spécifique et fonctionnelle réduite de pollinisateurs, et de nouvelles pratiques de gestion devront être mises en place pour préserver les pollinisateurs et la pollinisation en ville.
Mots-clefs : Pollinisateurs, pollinisation, urbanisation, écologie urbaine, écologie des communautés, abeilles sauvages.