Ma recherche

– Symbiose mycorhizienne et coexistence des espèces végétales

La symbiose mycorhizienne (du grec rhiza = racine et myco = champignon) est une association à bénéfices et coûts réciproques très largement répandue dans la nature puisque plus de 80% des plantes terrestres actuelles sont mycorhizées. Ces symbioses favorisent la nutrition minérale et hydrique des plantes, leur protection, et jouent donc un rôle majeur dans la survie et la coexistence des espèces végétales et leur adaptation à leur environnement de vie. Nous avons ainsi montré, en culture in vitro ainsi que dans des conditions semi-contrôlées, des effets positifs d’une communauté de plantes diversifiée, plutôt que monospécifique, sur le développement des champignons et inversement. Les effets bénéfiques des champignons sont plus importants chez les plantes fortement dépendantes de la mycorhization pour leur développement et cet effet est présent dès l’établissement de la symbiose chez les plantules et perdure jusqu’à floraison.

– Microorganismes du sol et croissance des plantes en milieu urbain

L’explosion démographique des dernières décennies a engendré un processus d’urbanisation galopante. Il en résulte que près de 50% de la population humaine mondiale vit en ville. Depuis une quarantaine d’années, les conséquences de l’urbanisation remettent en  question la durabilité des villes et la survie de nombreuses espèces. Parmi celles-ci, la végétation sous toutes ses formes est importante car elle participe par exemple à l’embellissement de notre cadre de vie, améliore notre qualité de vie (réduction des îlots de chaleur, en particulier par les arbres, absorption des eaux de pluie, dépollution de l’air, ….) et constitue une source de nourriture et un habitat pour quantité d’autres espèces.

Les interactions privilégiées que les plantes entretiennent avec les microorganismes du sol font qu’il est difficile de séparer les uns des autres quand on souhaite mieux comprendre comment fonctionnent les communautés végétales en milieu urbain. Mes recherches se focalisent sur le rôle des microorganismes du sol, en particulier les champignons mycorhiziens, dans les réponses des plantes, notamment des arbres, à différentes contraintes urbaines (contamination des sols par les éléments traces (ET), manque d’eau). Ces contraintes résultent en partie des infrastructures  qui sont construites. Ainsi, dans les rues, et même certains parcs urbains, les sols sont souvent recouverts d’un revêtement plus ou moins poreux qui va modifier les écoulements de l’eau sur et dans les sols et ainsi potentiellement influer sur la disponibilité en eau et la biodisponibilité des contaminants du sol pour les plantes.  Quelle est la dynamique des communautés microbiennes dans de telles conditions ? Et quelles sont les conséquences sur la croissance et le développement des plantes ? Quels niveaux de contamination en ET peut-on retrouver dans la végétation ? Voici quelques unes des questions que je me pose. Outre  l’intérêt scientifique, ces travaux visent également à être utiles aux gestionnaires d’espaces verts dans le cadre par exemple de la valorisation des produits d’élagage dans la production de compost ou encore le développement d’une agriculture urbaine durable.

Mots clé : écologie des sols, symbioses mycorhiziennes, écologie végétale, milieu urbain

– Collaboration avec des physiciens sur la croissance racinaire et la structuration du sol